samedi 18 février 2017

Pauline - Alexandre Dumas

  Quel secret cache Pauline ? Pourquoi fuit-elle le regard d'autrui ? Quel drame creuse son visage et altère son teint ? "Personne n'ignore par expérience que le danger inconnu est mille fois plus saisissant et plus terrible que le péril visible et matérialisé", confie Pauline. En épousant le comte Horace de Beuzeval, un homme diabolique, la jeune femme à signé son arrêt de mort : chaque jour est devenu synonyme d'angoisse et d'effroi...
256 pages - Classique - 1838

Ce que j'en ai pensé :

Dans Pauline, Alexandre Dumas se met en scène en tant que public de l'histoire que lui raconte son ami Alfred de Nerval. Accompagné de nombreuses références à son époque et à ses propres récits, cette position adoptée par l'auteur nous donne l'impression étrange que cette histoire fut bien réelle, et que l'auteur nous livre ici un témoignage de la confidence de son ami. Et la narration, de même, nous donne l'étrange impression d'être dans la confidence, qu'on nous dévoile un secret, le mystère de cette Pauline qui intrigue l'auteur et nous intrigue à notre tour.

L'histoire de Pauline est une histoire du secret, d'où le sentiment que l'on nous donne dès les premières pages. Beaucoup de mystère et d'intrigues inquiétantes, dans une ambiance plutôt sombre, qui frôle le polar, sans tomber dans le lourd et l'oppressant. On est intrigué par Pauline, par son histoire. C'est une femme qui paraît avoir été lumineuse, mais qui est maintenant effacée et secrète.


// Une histoire pas inintéressante, secrète et trouble, accompagné d'une plume toujours agréable. Attention cependant, cette édition comporte beaucoup de notes de bas de pages, intéressantes voir utiles, mais qui casse un peu le rythme du récit. //

L'Ile panorama - Edogawa Ranpo


  Hirosuke Hitomi, écrivain raté, rêve ce construire un étrange paradis terrestre. Lorsuqi'l apprend la mort de Komoda, riche homme d'affaires qui a la particularité de lui ressembler comme deux gouttes d'eau, il décide de le faire revenir à la vie en usurpant son identité. Il entreprend alors la construction de son paradis terrestre sur une île isolée. Mais le projet de Hitomi ressemble bientôt à une descente aux enfers...
157 pages - Policier - 1926


Ce que j'en ai pensé :
L'Ile Panorama s'ouvre sur un roman policier dans lequel on suit le coupable. D'un hasard, un homme qui vit une vie sans saveur va monter tout un stratagème pour changer sa vie, et réaliser un rêve.
Mais peu à peu, le lecteur va se rendre compte de l'horreur et de la folie du projet du protagoniste, qui se dévoile sous un autre jour qu'un homme ordinaire et las. Crescendo, l’ambiance devient de plus en plus lourde, horrifique, presque fantastique grâce à des descriptions grandioses,  à la fois captivantes et effrayantes. Le tout devient grandiloquent, le protagoniste nous ébloui de son art, mais on se rend compte de l'horreur qui le fait vivre. L'horreur est devenu art.
// L'Ile Panorama nous expose le grand délire démesuré d'un homme, dans une ambiance à la fois fantastique, horrifique, et ensorcelant. //

L'archipel du rêve - Christopher Priest

  Par-delà le Vortex s'étend l'Archipel du Rêve, une zone de neutralité épargnée par la guerre qui ravage les continents austral et septentrional. On rêve d'y séjourner et, une fois prisonnier de ses langueurs tropicales, on ne peut que succomber à une autre forme de guerre, celle que se livrent les êtres de désir et de pouvoir qui peuplent les différentes îles de cette géographie hors du temps, singulière en diable.
414 pages - Science-fiction / érotisme - 1999

Ce que j'en ai pensé :
En fait, L'archipel du rêve est un recueil de nouvelles qui se situent toutes dans le même monde. Et, bon, je ne suis pas friande des recueils de nouvelles à la base... 

Plusieurs nouvelles, qui ont pour thème cet archipel du rêve en marge de la guerre dans le reste du monde, qui oscille entre idéal exotique et terre inhospitalière de rêve et d'angoisse pour chacun de nos protagonistes. Un monde et un archipel intéressant, on s'y plonge avec plaisir, et j'ai bien aimé qu'on nous raconte le ressentie de chaque personnage, différent, face à l'état de ce monde que l'on découvre à travers leurs yeux et émotions. 

Malheureusement, 2 nouvelles seulement se sont distingué du lot, les autres se ressemblent beaucoup, et leur intérêt était plutôt nuancé : un personnage qui rêve de partir et qui part, des femmes aguicheuses, du sexe, et quelques brins de réflexion. J'ai été quelque peu agacée d'ailleurs de ne voir que des femmes qui ne demandent que ça, à servir d'exutoire aux tracas des protagonistes, qui peuvent enfin repartir libérés en les laissant derrière eux après une bonne nuit de sexe.

// Lecture mitigée donc, intriguée par l'univers mais déçue d'en découvrir si peu. //

samedi 4 février 2017

♡♡ Dogra Magra - Yumeno Kyusaku


  Œuvre stupéfiante, inclassable, Dogra Magra est à la fois une performance d'écriture inégalée et un extraordinaire roman policier au programme paradoxal : un roman où les détectives sont les criminels.
Ou plutôt, un roman où l'assassin est la victime. Un amnésique se réveille en pleine nuit dans la chambre d'un hôpital psychiatrique. Nous le verrons se débattre au milieu d'une toile d'araignée tissée par les docteurs de l'institution, à la recherche de son identité et de son éventuel rapport avec une mystérieuse affaire criminelle. Qui est Kure Ichirô ? Quelle terrible malédiction poursuit la lignée de sa famille et se réveille dans ses gènes ? Le lecteur, entraîné dans une spirale de plus en plus serrée de coups de théâtre et de renversements de perspective, perd toute notion de l'espace et du temps et sent son esprit lui échapper, pris d'un vertige ontologique.

595 pages - Policier / hors catégorie - 1935


Les + :
- une intrigue captivante
un livre qui vous entraîne bien plus que vous ne pouvez l'imaginer...
des sujets et une critique du Japon intéressants




Ce que j'en ai pensé :
Ça fait déjà plusieurs semaines que j'ai fini Dogra Magra. Après avoir réussi à me remettre de mes émotions, je me suis efforcée de faire une critique qui lui rend hommage, de donner mon avis, clair et construit, pour partager mon émoi. Mais impossible de rendre compte de l'effet que ce roman a eu sur moi. Alors je vais commencer cette chronique par un avis minimaliste mais qui décrit le plus exactement ce que j'ai envie de vous dire :
Ce roman est une expérience exceptionnelle. Lisez-le.

lundi 30 janvier 2017

Undone - Cat Clarke

  Kai et Jem sont inséparables. Jem aime secrètement son meilleur ami, qui serait l'homme idéal s'il ne préférait les garçons... À la fin d'une soirée d'ivresse chez des amis communs, Jem rentre seule chez elle, Kai demeurant étonnamment introuvable. C'est le lendemain que tout bascule : la jeune fille reçoit un email de la part de ce dernier, avec en pièce jointe une vidéo de lui en compagnie d'un garçon qu'il a trouvé postée sur Internet. Cette vidéo plus que compromettante est très vite partagée par tout le lycée et Kai reçoit une salve d'e-mails agressifs qu'il ne peut bientôt plus supporter. Lui qui n'avait pas encore fait son coming out finit par craquer et se suicide... À la suite de ce drame, Jem prend trois résolutions : découvrir la vérité, venger son ami et se suicider elle aussi.
502 pages - Drame / Young adult - 2013


Version française : Revanche  aux éditions Robert Laffont
Niveau d'anglais : facile - vocabulaire d'émotion variés, globalement accessible si vous avez fait de l'anglais à l'école et avec un dictionnaire pour certains mots un peu plus compliqués.

Les + :
des thèmes importants
la fin, cohérente et marquante


Ce que j'en ai pensé :
J'ai beaucoup aimé Undone. Au début, on pense à une banale histoire d'ado, certes avec un événement grave en son centre, mais un roman d'adolescent, cliché même, comme on en voit beaucoup. Mais non. Ici, l'auteur n’essaie pas de nous chouchouter, ni de nous faire aimer Jemima, ni de nous faire aimer la tournure des événements.