mercredi 20 novembre 2013

La grâce des brigands - Véronique Ovaldé


258 pages

Résumé :
Maria Cristina Väätonen a seize ans lorsqu'elle quitte la ville de son enfance, une bourgade située dans le grand Nord, entourée de marais et plongée dans la brume la plupart de l'année. Elle laisse derrière elle un père taciturne, une mère bigote et une sœur jalouse, pour s'installer à Santa Monica (Los Angeles). C'est le début des années 70 et des rêves libertaires.
Elle n'a pas encore écrit le roman dans lequel elle règlera ses comptes avec sa famille, et qui la propulsera sur la scène littéraire. Et elle n'est pas encore l'amante de Rafael Claramunt. Séducteur invétéré, cet excentrique a connu son heure de gloire et se consacre désormais à entretenir sa légende d'écrivain nobélisable. Est-il un pygmalion ou un imposteur qui cherche à s'approprier le talent de Maria Christina ?







Mon avis :
C'est grâce à Priceminister et à ses Matchs de la rentrée littéraire que j'ai pu découvrir La grâce des brigands, que je n'aurais sans doute pas lu sans ça. Et je dois avouer que si l'objet-livre en lui-même me donne envie de lire ce roman, j'ai était tout de même très surprise d'avoir autant accroché, et d'avoir lu le livre quasi d'une traite. Un coup de cœur que j'aurais pu facilement rater et un genre que je me découvre à aimer bien plus que prévu.

dimanche 27 octobre 2013

Le meilleur des mondes - Aldous Huxley (lecture commune avec Les chroniques d'Effy)


285 pages

Résumé :
Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d'oeuvre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps.
 "Aujourd'hui, devait écrire l'auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s'abatte sur nous dans le délai d'un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d'ici là de nous faire sauter en miettes... Nous n'avons le choix qu'entre deux solutions : ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique."








Mon avis :
Le meilleur des mondes, un classique dont j'entends beaucoup parler qu'il me fallait lire. Je me suis donc lancée dans une lecture commune, pour que ce soit enfin chose faite. Et je dois avouer que si lors des premiers chapitres j'étais très enthousiaste, j'ai eu de plus en plus de mal à avancer dans ma lecture pour finalement aboutir à un constat : ce live aurait mieux fait de ne rester qu'un nom pour moi.


lundi 7 octobre 2013

Le signe des quatre - Arthur Conan Doyle (lecture commune avec Satine's book)


150 pages

Résumé :
Chaque année, la jeune Mary Morstan dont le père, officier dans l'armée des Indes, a disparu depuis longtemps, reçoit par la poste une perle. le jour où une lettre lui fixe un mystérieux rendez-vous, elle demande au célèbre Sherlock Holmes de l'accompagner...
Cependant que le bon Dr Watson est conquis par le charme de la jeune fille, nous  nous enfonçons dans une des plus ténébreuses énigmes qui aient été offertes à la sagacité du détective.
L'Inde des maharadjahs, le fort d'Agra cerné par les Cipayes révoltés, le bagne des îles Andaman sont le décor de l'extraordinaire aventure que Holmes va reconstituer, et qui trouvera sa conclusion dans les brouillards de la Tamise...








Mon avis :
Autant le dire tout de suite, j'ai été quelque peu déçue par l'enquête. Pour le premier roman, cela m'avait moins gênée car c'est le début, la rencontre entre Holmes et Watson, mais ici, j'aurai aimé être plus prise dans l'enquête. Ma lecture fut agréable malgré tout.

dimanche 29 septembre 2013

Les Cantos d'Hypérion : Hypérion (partie 1 & 2) - Dan Simmons

281 & 295 pages

Résumés :
Tome 1
Sur Hypérion, le port spatial offre un spectacle de fin du monde. Des millions d'habitants s'entassent derrière les grilles, certains que le gritche va venir les prendre. Ils veulent fuir. Mais l'Hégémonie ne veut rien savoir. Une guerre s'annonce et les routes du ciel doivent rester dégagées. Tout ce que le gouvernement a trouvé, c'est d'envoyer sept pèlerins. Mais ils n'y comprennent rien, et ne se connaissent même pas !
Le voyage leur permettre de se rapprocher. Car nul n'a été pris au hasard. Celui qui a fait la sélection semble même avoir fait preuve d'une lucidité diabolique. Et d'une cruauté raffinée !

Tome 2
Sur Hypérion, le père Hoyt a trouvé son cruciforme. Il le porte imprimé dans sa chair à tout jamais. Sur Hypérion, le colonel Kassad a rencontré la belle Moneta, hérissée de piquants. Il a vu les Extros empalés, la guerre universelle, la mort de tous les mondes. Il a un compte à régler avec le gritche. Sur Hypérion, le poète Silenus fut l'un des compagnons du roi Billy le Triste. Il a chanté pour lui l'amer triomphe d'un dieu usurpateur. " Mets du bois dans l'âtre, maman, le gritche vient nous voir ce soir. " Le sujet du poème, c'est la fin de l'humanité. Il faudra l'écrire jusqu'au bout.
Cependant les anciens d'Hypérion sont de retour, ils arrivent à la mer des Hautes Herbes, ils atteindront bientôt les Tombeaux du Temps qui, dit-on, dérivent de l'avenir vers le passé. Comment le croire ? Mais les Tombeaux vont s'ouvrir et le mystère se dissipera.


Mon avis :
C'est au détour d'un rayon que la couverture d'Hypérion 1 a attiré mon attention. Peu de temps après, mon binôme pour le Livra'deux pour Pal'addict 6 me propose de me lancer dans Hypérion, qu'il a beaucoup aimé. Dans la foulé, j'ai même lu le tome 2.
Je fais finalement un avis commun de ces deux tomes, car mon édition découpe chaque tome en 2, qui ne forme en fait qu'un seul Hypérion. Lorsque je lirai la suite, si je suis sur la même édition, je ferai la même chose.

Ce premier tome débute par la rencontre entres les septs pélerins qui voyageront ensemble, à savoir le consul, Het Masteen un templier, le père Lénar Hoyt, le colonel Fedmahn Kassad, le poète Martin Silenus, l'intelect Sol Weintraub et la détective privée Brawne Lamia. On se familiarise avec ce monde, où règne l'Hégémonie, où les hommes ont conquis l'univers et vivent plus longtemps. J'ai parfois été un peu perdu à savoir où était situé tel endroit par rapport à un autre, mais dans l'ensemble, on entre facilement dans l'univers de l'auteur. J'ai beaucoup aimé les paysages nouveaux et étranges que l'auteur nous fait découvrir.
On nous expose quelque peu les enjeux du pèlerinage, du moins tel qu'on veut bien le faire voir aux pèlerins. On apprend vite que si chacun a été choisi, ce n'est pas par hasard, mais par une réel envie de se rendre sur Hypérion, la planète où aura lieu le pèlerinage.
Ainsi débute le récit de chaque pèlerin, qui raconte son passé et ses raisons pour participer à ce voyage.  Chaque récit est une aventure à part entière, de tel sorte qu'avant même que commence le pèlerinage, on vit déjà plusieurs histoires différentes. Et chaque fois, on revient au récit principal avec encore plus de mystères et d'énigmes que précédemment, les histoires ramenant toute à Hypérion et ses secrets, donnant envie d'en savoir encore plus à chaque fois !
De plus, ces histoires nous permet d'en apprendre beaucoup sur les personnages, de les connaître, de comprendre leurs sentiments et leur motivation. Les sentiments sont d'ailleurs très bien retranscrits, chaque personnage racontant les détails les plus comme les moins glorieux.
Chaque histoire est unique dans sa réalisation. Chaque pèlerin a droit a son propre style d'écriture, et j'ai beaucoup apprécié.
Entre chaque récit, le voyage avance un peu plus, jusqu'à mettre les personnages face à une épreuve à la fin du second tome, nous laissant sur le point d'entrer dans l'action et avec la folle envie de lire le début des aventures de ses personnages auxquels nous sommes finalement attachés.

On a donc 7 personnages, de quoi se choisir un préféré !
Je ne vais pas vous les décrire un à un. Chaque personnage est unique, on sent bien la différence entre chacun, de caractère, de motivation, de pensée. Ils ne s'entendent d'ailleurs pas tous très bien, le stress et l'inconnu de leur aventure n'arrangeant pas les choses. Cette mésentente pèse sur leur aventure, mais elle contribue à l'ambiance et ne rend pas le récit lourd.
Grâce à leur histoire, on s'attache facilement à chacun. Même si certains me plaisent moins, voir m'agacent parfois (Silenus est vraiment vulgaire et casse-pied), j'ai toujours fini par me dire "Je l'aime bien au fond." (Silenus est malgré tout attachant avec son côté provocateur et rebelle, et puis, il me fait rire).
Il y a juste le père Hoyt et Het Masteen auxquels je n'ai pas trop accroché, parce qu'on en sait peu sur eux par rapport au récit qui est fait.
Pour ma part, mon pèlerin préféré aura d'abord été Silenus, puis Sol Weintraub. C'est le personnage qui m'a le plus touché avec son récit. Je suis sûre que vous trouverez votre personnage favori !

J'ai dévoré ces deux premiers tomes, qui sont pour moi une introduction qui nous prépare à la suite, en nous distillant de plus en plus de mystères au fil des pages pour nous laisser face à une seul envie : lire la suite !

En bref :
+ Des personnages attachants et développés, des récits entraînants, des mystères qui nous donnent envie d'en savoir plus, pas de difficulté à entrer dans l'univers de l'histoire, fluidité de lecture, une suite qui promet !
- Peut-être un manque d'action dans l'aventure principale, une petite difficulté à se repérer dans l'espace parfois.


Citations :
"Merveilleux mélodrame, sourit Silenus. Une vraie mer spirituelle des Sargasses, faite des larmes du Christ, et nous allons tous y plonger comme un seul homme. J'aimerais bien savoir qui a écrit ce scénario de merde, en tous cas." tome 1 p.29

"Peu importe, désormais, qui se considère le maître des événements. Les événements n'obéissent plus à aucun maître." tome 2 p.284

9/10

jeudi 12 septembre 2013

Le Diptyque du temps T.1 : Léviatemps - Maxime Chattam


570 pages

Résumé :
Paris, 1900. L'Exposition universelle bat son plein. Mais loin des artères lumineuses, au cœur de la ville, c'est un sang noir qui bat au diapason. Et coule inexorablement, au rythme des crimes commis par un tueur... diabolique.
Plusieurs filles de joie, déjà, en ont été victimes. Choqué par l'immobilisme de la police, l'écrivain Guy de Timée arpente les rues sordides, et même les égouts, dans sa traque insensée du monstre. Chaque minute compte... et tue.










Mon avis :
Après avoir aimé le premier tome d'Autre-Monde et ayant envie d'un thriller d'une autre époque, j'avais acheté Léviatemps. Juste après ça, il m'a fallu seulement 3 jours pour le dévorer. Un achat qui en valait le coup !

Léviatemps est le premier tome d'une série de thriller ayant un même personnage en commun, mais ce sont des histoires indépendantes qui peuvent être lues seules.


J'ai trouvé ce thriller captivant ! On suit d'un côté Guy, de l'autre Faustine, et souvent les deux ensemble accompagnés d'un policier qui n'est pas sur l'enquête, Perotti. Guy nous raconte rapidement qui il est pour ensuite entrer dans le cœur de l'action lorsque la mort frappe près de Guy. On ne s'ennuie alors plus. On suit le cheminement de pensée de Guy, qui n'a aucun élément et commence donc sans rien. Et alors que les cadavres affreusement mutilés s'amassent dans un Paris du XXe siècle oppressant, mystérieux et enjoué pour l'exposition universelle, les théories de Guy et Faustine sont de plus en plus nombreuses, les menant d'un coin à l'autre de la ville, dévoilant ses plus profonds secrets. On se sent nous aussi observé, traqué, dépassé, sans savoir qui nous cherche et quand il va agir. De plus, les nombreuses pistes nous mènent en bateau, rendant la vérité difficile à trouver, alors que pourtant... spoiler indice tout est sous notre nez depuis le début ! (Léviatemps, dessin de couverture, "le temps tue", tic-tac...) ///

C'est un véritable parcours du combattant, de fausses pistes qui nous baladent, mais on est ravie de découvrir Paris juste avant l'ouverture de l'Exposition universelle, ses bas-fonds et ses sociétés occultes, ses rues de jours et ses secrets la nuit. L'ambiance oppressante et inquiétante est très bien rendue, les descriptions des lieux, des cadavres nous plongent très vite dans la ville au côté de Guy.
De plus, les personnages, s'ils ne sont pas exceptionnelles, sont tout de même agréables à suivre, bien que parfois un peu énervants. Mais dans l'ensemble, ils m'ont plus.
Mon seul regret sera la découverte du qui/quoi. J'ai eu le même sentiment que Guy à ce sujet, c'est à dire qu'on a tendance à trop mystifier l'ennemi. Pourtant, la découverte du "pourquoi" reste inattendue et plutôt impressionnante, et redonne de la "valeur" au qui/quoi.

Comme je le disais, les personnages, sans être vraiment exceptionnelles, sont agréables.
Guy me plaît bien, même s'il est trop sûr de lui, trop imbue de lui-même. Il veut prendre la place de "chef" du trio, de "l'intelligent" du groupe, alors qu'au final, il reste parfois trop borné sur son idée et n'est pas toujours le premier à comprendre ce qui se passe.
Faustine est sympathique aussi, c'est une femme avec du caractère. Cependant, elle est un peu trop confiante et sûre qu'il ne lui arrivera rien, ce qui va lui causer quelques soucis. Mais elle tient tête à Guy, ce qui donne un équilibre au trio.
Perotti, le policier, est un personnage plus effacé. On sent quand même sa détermination à découvrir la vérité. Je l'ai moins aimé à un certain moment de par la place qu'il prend dans l'histoire, mais je vous laisse découvrir pourquoi ;)

Le roman se lit facilement, le style est plaisant, le tout en étant tout de même un peu recherché. Je ne vous en dirais pas plus, l'ayant lu il y a un mois, car mes souvenir à ce sujet son flou. Les chapitres ne sont pas trop longs, laissant au lecteur du répit si besoin.

En bref :
+ Un thriller captivant, un Paris du début de XXe siècle très intéressant, une atmosphère angoissante et intrigante bien rendue, des personnages plaisants.
- Guy et Faustine sont un peu énervants parfois, Perotti est un peu effacé.
9.5/10

mercredi 4 septembre 2013

Graal T.1 : Le chevalier sans nom - Christian de Montella


354 pages

Résumé :
Il est le fils d'un roi mort de chagrin. Il grandit au Lac, domaine de la fée Viviane, qui l'élève en parfait chevalier et ne l'appelle jamais que l'enfant. Un jour, selon la prédiction de Merlin, il part en quête du Graal et apprend son nom. Il franchit des épreuves, vainc des ennemis, des monstres et des maléfices. Mais il trouve sur sa route une ennemie plus redoutable que les autres. Morgane. Et un maléfice auquel il ne sait résister : l'amour.











Mon avis :
Graal est un livre que j'ai acquis il y a longtemps. Quelques années, je ne me souviens même plus au final. Dans mes souvenirs, le livre m'était une fois tombé très vite des mains par manque de temps. Il y a un mois, je m'y suis plongée pour de bon, ayant envie de légende arthurienne, et j'ai bien fait. Sans être un véritable coup de cœur, j'ai beaucoup aimé et je compte bien lire la suite.

On suit le jeune Lancelot, depuis le jour où la fée Morgane l'enlève jusqu'au début de son aventure en tant que chevalier du roi Arthur. On suit son éducation, par laquelle on apprend à connaître les qualités et les défauts de ce jeune homme, puis vient son arrivé à Kaamalott, son adoubement et sa course immédiate pour sauver Guenièvre. Pas le temps d'en savoir plus sur Kaamelott, Arthur ou les autres chevaliers. Lancelot se lance seul, comme un fou, à la recherche de la reine. Il rencontrera et fera un peu de chemin avec d'autres personnages, mais c'est un solitaire. J'ai trouvé ça un peu rapide malheureusement, j'aurai aimé en apprendre un peu plus sur les autres personnages et Kaamelott. Mais son aventure ne traine pas, l'action est rythmée, on suit son périple avec plaisir. Des mystères sur Lancelot, son rôle, son destin, les prophéties et les desseins de ses ennemies donnent également au lecteur l'envie de continuer pour en savoir plus.
Je trouve tout de même la fin assez mal coupée. J'aurai arrêté le récit un peu plus tôt, car ici j'ai eu un sentiment d'inachevée, d'arrêt en pleine action. Au moins, ça donne envie au lecteur de se jeter sur la suite !

Lancelot est un jeune homme plein de fougue et de courage, mais du genre tête brulée. C'est un enfant certes valeureux, altruiste, qui a le sens des valeurs et de la justice, néanmoins, on ressent sa trop grande confiance en lui-même, son manque d'humilité ainsi que manque de calme, qui le pousse à agir sans réfléchir.  On s'attache quand même à ce personnage, même si je dois avouer que j'ai été contente d'en voir d'autres et que j'aurais apprécié en voir plus.
Gauvain est celui que l'on voit le plus. Il est une sorte de chevalier mentor pour Lancelot. Il est calme et réfléchit, ce qui manque à ce dernier. Il est très loyal et a un profond respect pour le roi, la reine et son rôle, ce qui le pousse parfois à ne pas voir certaines choses. C'est le personnage que j'ai préféré pour l'instant, vraiment sympathique.
Morgane et son fils sont agaçants, mais j'ai eu envie d'en apprendre plus sur eux, et sur leur lien avec Arthur.
Pour l'instant, on peut sentir un côté manichéen au récit, même si certain aspect nous fait penser que les "gentils" ne sont pas tout rose. J'attends de voir par la suite.

En bref :
+ Les personnages sont agréables, l'aventure de Lancelot plaisante à suivre, les mystères donnent envie de lire la suite.
- Le début de l'aventure est un peu rapide, Lancelot a un côté agaçant parfois.
7.5/10

vendredi 30 août 2013

Le Petit Chaperon rouge et autres contes


153 pages

Résumé :
Bienvenue dans un monde de châteaux et de forêts où des bûcherons misérables perdent leurs enfants, des ogres sentent la chair fraîche, des fées changent les citrouilles en carrosses et les souris en chevaux, des princes cherchent leur princesse parmi les souillons, des rois deviennent des tueurs en série et des chats des génies de malice et d'ambition.
Bienvenue dans un monde de merveilles et de férocités, où un petit être fasciné sous son chaperon rouge entend les mots les plus effrayants de notre littérature : « C'est pour mieux t'embrasser mon enfant ! »










Mon avis :
La couverture de ce recueil est effrayante, et c'est bien pour ça que je me suis dit "Chouette, ça va faire peur !". J'ai lu ces quelques contes par-ci par-là, quand j'avais un petit moment, parce qu'il y a peu de pages à chaque fois et que ça se lit vite. Malheureusement, j'ai plus était curieuse de poursuivre ma lecture par la renommée des contes que par un réel intérêt.

Ce recueil est composé de 10 contes, séparés en 2 catégories et deux hors catégories. On y retrouve :
Le Petit Chaperon rouge
Les souhaits ridicules
Peau d'âne
La belle au bois dormant
La barbe bleue
Le maître chat ou le chat botté
Les fées
Riquet à la houppe
Le petit poucet
GRISELIDIS

Ce sont toutes de courtes histoires, d'une moyenne d'une dizaine de page chacune, la plus longue en faisant 20. Une morale ou plusieurs sont présente à chaque fois, plus ou moins explicitement. D'ailleurs pour chaque conte, l'histoire n'est que prétexte à donner une morale.
Et c'est bien là que tout va mal. En effet, bien qu'avec des idées originales, j'ai trouvé les histoires sont ternes. Ça ne nous transporte pas, ça ne donne pas envie d'en connaître d'avantage. Je suis restée indifférente aux différentes histoires, et aux différents personnages. J'ai survolé les textes sans y entrer. Et si je m'étais arrêté en plein milieu d'un sans jamais lire la suite, ça ne m'aurait pas dérangé plus que ça. Mais je n'ai pas eu non plus l'impression d'une perte de temps ou de me forcer. C'est assez fluide, donc ça c'est lu assez vite. J'ai le souvenir d'avoir eu une boite de contes en cassettes audio quand j'étais enfant, et Barbe Bleue m'avait vraiment effrayé. Mais malheureusement, je n'ai pas ressenti d'angoisse, je n'ai même rien ressenti de particulier.  Peut-être qu'écoutés, ces contes ont beaucoup plus d'impact.
L'autre point qui me chagrine, ce sont les morales. Pour les enfants c'est assez sympathique, des morales basiques sur le monde. Forcément, en étant plus grand, ça nous touche beaucoup moins. Par contre, j'ai trouvé ça assez idiot que certaines morales se contredisent. Si elles sont censées toucher les enfants, elles vont surtout les embrouiller sur certains points !

J'ai peu de choses à dire, ce sont des classiques pas désagréables à lire mais je m'en serais passé sans soucie. C'est toujours bien pour les enfants, pour qui les histoires auront beaucoup plus d'impact. 


En bref :
+ Facile et rapide à lire, des morales basiques pour les enfants, des idées originales, un classique, la couverture effrayante !
- Peu d'intérêt, des histoires trop rapide et pas vraiment accrocheuses, des morales qui se contredisent.

4.5/10 

mercredi 28 août 2013

Lawful Drug - CLAMP

 3 tomes
Résumé :
Un adolescent est retrouvé inconscient dans la neige par un homme austère qui va lui sauver la vie. Par reconnaissance, il reste avec lui et l'aide au quotidien. Rikuo et Kazahaya travaillent pour Kakeï qui tient une pharmacie le jour. Mais quand vient la nuit le deux jeunes hommes de 17 ans se voient attribuer des missions relevant toutes du domaine surnaturel.
Alors que Rikuo fuit son propre passé, Kazahaya s'acharne à chercher une mystérieuses personne...

Mon avis :
Lawful Drug est un manga du studio CLAMP, dont je suis très fan. Avant sa réédition il y a peu, les tomes étaient assez difficiles à trouver, à des prix astronomique. C'est donc devenu un MUST HAVE des CLAMP à avoir pour moi, alliant le mystère de ce duo inconnu à la rareté du manga, ainsi que les avis positifs que j'ai pu trouver. Finalement j'ai pu acquérir les trois tomes, et dans la première édition. Après avoir passé plusieurs mois sans oser y toucher, j'ai lu les trois tome d'une traite début juin, avant la Japan Expo, peu après la sortie de la suite tant attendu. Et si ma peur d'être déçue a finalement été rassuré, je dois bien avouer que je reste sur ma faim et que j'ai hâte de connaître la suite !

On suit donc l'histoire de Kazahaya, jeune homme sauvé par Rikuo, ainsi que ce dernier qui travaillent tous deux dans une pharmacie le jour pour Kakeï. Mais la vraie raison de leur présence est que Kazahaya a un certain pouvoir, qui lui permet de voir et d'avoir conscience d'évènements surnaturelle. Lui et Rikuo vont donc avoir des missions, principalement de récupération d'objets "magiques", pendant lesquelles ils vont se retrouver à aider d'autres personnes ou confronté à leur passé.
Ces petites histoires sont toutes agréables. Elles sont touchantes, autant par ce qui se passe que par le dessin, qui accentue la beauté féérique des choses et situations. Elles ont également leur côté comique, par des situations ou de gentilles disputes entre nos deux héros qui aiment se taquiner.
Malheureusement, les histoires qui constituent la trame de fond sont peu présentes. En effet, les mystères autour des héros, du gérant du magasin et de son acolyte Saiga sont évoqués, mais on en apprend peu. J'ai même trouvé ça un peu redondant ce côté personnages mystérieux, dont on apprend rien de tel sorte qu'à la fin des trois tomes on n'est pas beaucoup plus avancé qu'au premier. Mais j'ai bon espoir que ça avance un peu plus dans la suite.

On a d'un côté Kazahaya, petit blond torturé qui prend vite la mouche quand ont le taquine, mais qui est sensible et doux. De l'autre côté on a Rikuo, grand brun à l'air stoïque, calme mais taquin, aussi sensible et torturé, qui est le parfait protecteur pour notre petit blond.  Ces deux personnages ensemble sont les parfaits protagonistes pour un yaoi, et les auteurs ne se privent pas pour faire des allusions à une romance possible, comme tous les duos qui apparaissent dans leur autres œuvres. Malgré tout, j'ai trouvé ces personnages attachants, en particulier Rikuo.
Les personnages plus ou moins secondaires sont tout aussi attachants et intéressants, même si on les voit assez peu. Mention spéciale pour Saiga, qui me fait beaucoup rire à chaque fois qu'il apparaît.

Les dessins je vais vous en parler peu, parce que c'est ce que j'aime le plus chez les CLAMP. Toujours aussi magnifiques, même plus que les dernières séries sortie. Dans un manga de CLAMP, tout et tout le monde sont beaux. Je préfère d'ailleurs les anciennes couvertures aux nouvelles. J'aime moins le dessin plus arrondis de maintenant.

En bref :
+ Les deux héros, le gérant du magasin et Saiga, des histoires touchantes, un côté comique, des dessins magnifiques, une suite.
- Trop de mystère dont on ne sait toujours rien à la fin.
7/10

mercredi 7 août 2013

Amok suivi de Lettre d'une inconnue - Stefan Sweig


223 pages

Résumé :
La passion en ce qu'elle a d'irrésistible et de semblable à la folie : c'est le thème central de ces trois récits publiés en 1922 par le grand écrivain autrichien, auteur du Joueur d'échecs et de La Confusion des sentiments. L'amok, en Malaisie, est celui qui, pris de frénésie sanguinaire, court devant lui, détruisant hommes et choses, sans qu'on puisse rien faire pour le sauver. Le narrateur rencontre sur un paquebot un malheureux en proie à cette forme mystérieuse de démence. Histoire encore d'une folie, d'une passion - d'un amour fou, cette fois - que la Lettre d'une inconnue reçue par un romancier à succès. Mais la passion peut faire de l'homme dominateur et méprisant un être humilié et ridiculisé : c'est le thème du troisième de ces récits, La Ruelle au clair de lune.









Mon avis :
Ce livre est un recueil de trois nouvelles : Amok, Lettre d'une inconnue et La ruelle au clair de lune. J'avais très envie de livre Lettre d'une inconnue et j'avais lu des avis positifs sur Amok, je me suis donc lancée dans cette courte lecture. Et si la nouvelle que je voulais lire m'a plu, les deux autres en revanche ne m'ont pas vraiment séduite.


Ce qui caractérise les nouvelles de Zweig, du moins pour les 4 que j'ai lu, c'est cette façon d'implanter un vague décor dans lequel le narrateur, dont on ne sait rien ou presque, va se retrouver seul face à la confession d'un inconnu. Cette façon d'amener l'histoire ne me plaisait déjà pas vraiment dans Vingt-quatre heure de la vie d'une femme, et ici elle ne me plait pas d'avantage. Et malheureusement, cette façon d'amener l'histoire toujours de la même façon dans chacune de ses nouvelles renforce le sentiment de similitude que j'ai ressentis entre les trois histoires de ce recueil, et plus particulièrement entre Amok et La ruelle au clair de lune.

En effet, si la forme diffère un peu, le fond de l'histoire est le même : le narrateur se retrouve confronté à la confession d'un homme, qui a connu la passion amoureuse. Il est d'abord arrogant, puis perd la femme qu'il aime et la poursuit, tel un fou, jusqu'à sa rencontre avec le narrateur, et sa disparition. Ayant lu les deux histoires l'une après l'autre, je n'ai pas vraiment apprécié la seconde.
La ruelle au clair de lune
, en plus d'être une copie d'Amok, ne m'a pas intéressée. En effet, elle ne s'étend que sur 25 pages, et la moitié ne raconte que comment le narrateur va rencontrer celui qui lui racontera son histoire. Un déambulement dans les ruelles sombres un soir de fatigue et d'ivresse, rien d'intéressant. On ne connait pas mieux le narrateur. Et si cela nous en apprend plus sur celui qu'il rencontrera, une telle longueur n'était pas nécessaire. Ensuite, j'ai trouvé la seconde partie assez plate. Je n'ai pas vraiment ressentie d'émotion dans le récit, contrairement aux autres nouvelles.

Amok, quant à elle, m'a un peu plus intéressé, mais malheureusement, l'homme qui raconte son histoire ne m'a pas vraiment touché. Surement car je n'ai ressenti que son arrogance et son envie de possession jusqu'à la fin. Néanmoins, la place qu'il occupe par rapport à la femme qui lui fera connaître la passion est intéressante. J'ai quand même aimé ressentir ces émotions, même si je les ai beaucoup moins ressentis que dans Vingt-quatre heure de la vie d'une femme ou Lettre d'une inconnue.

La nouvelle que j'avais le plus envie de lire, et que j'ai la plus apprécié est Lettre d'une inconnue.
Si elle m'a plus plu, c'est déjà par la différence entre cette histoire et les deux autres. Alors certes, ça parle aussi de passion, une passion qui rend fou. Mais ici, c'est la passion d'une femme qui a gardé pour elle ses sentiments et qui se dévoile à l'homme qu'elle a tant aimé en dernière confession avant de partir. J'ai trouvé le principe de la lettre d'une inconnue qui nous a tant aimé touchant, et la lettre en elle-même l'est tout autant. On ressent ce que cette enfant, puis femme a vécu. J'ai été à la fois effrayé et impressionné par une passion si forte que cette femme a gardé aussi forte toute sa vie, sans retour, sans tomber dans la haine ou la folie pure. C'est vraiment une belle histoire, même si elle est triste. Si j'avais un reproche à faire, se serait sans doute le fait que parfois, c'est un peu redondant. Mais c'est l'histoire d'une femme sans prétention, sans grande aventure, une vie presque normale, donc ceci est normal et n'enlève rien au charme de la nouvelle.


Après la jolie découverte de Vingt-quatre heure de la vie d'une femme, puis le plaisir de Lettre d'une inconnue, suivit de moins d'enthousiasme pour Amok et enfin de la déception pour La ruelle au clair de lune, je ne suis pas prête à me lancer dans une autre histoire de Zweig pour l'instant. En effet, une fois l'euphorie du premier récit passé, la forme identique des récits me lasse. Et même si les confessions racontent des histoires différentes, le thème de la passion très marqué rend les nouvelles au final assez semblable, et l'intérêt de la première s'estompe au fil des lectures. Peut-être ai-je tout simplement commencé par celle qui devait me plaire le plus et terminée par celle qui devait le moins me plaire par hasard, mais pour l'instant, je n'ai pas l'envie de lire plus de Zweig, à moins que la forme et le thème mis en avant change.

En bref :
+ Lettre d'une inconnue est touchante, on ressent bien les sentiments. Amok est intéressante, écriture fluide, histoires qui se lisent vite.
- La ruelle au clair de lune ressemble très fortement à Amok, le thème et la forme des nouvelles sont identiques, sentiments de redondance entre les différents récits.


Citations :
"Le lendemain soir, j'étais déjà revenue humblement à mon poste; je t'attendais, je t'attendais toujours, comme pendant toute ma destinée j'ai attendu devant ta vie qui m'était fermée." p.130 Lettre d'une inconnue
"C'est ainsi que je t'ai aimé; je peux le dire, à présent que tout est passé, que tout est fini. Et je crois que si tu m'appelais sur mon lit de mort, je trouverais encore la force de me lever et d'aller te rejoindre." p.152 Lettre d'une inconnue
6/10

jeudi 1 août 2013

Flatland - Edwin A. Abbott


125 pages

Résumé :
Les personnages de cette allégorie sont des figures géométriques : triangles isocèles, carrés, polygones, cercles... Dans leur monde plat, en deux dimensions, ces figures sont très hiérarchisées et ont des coutumes et des croyances bien ancrées. Aussi, quand un modeste carré doté d'une conscience découvre la troisième dimension lors de l'apparition soudaine et invraisemblable d'une sphère, on crie à l'hérésie.
Tout à la fois critique de la rigidité de la société victorienne et texte fondateur de la science-fiction, Flatland aborde la question troublante de la possibilité d'une quatrième dimension spatiale.










Mon avis :
Dès la couverture, qui fait mal aux yeux soit dit en passant, on sait que Flatland est une histoire qui sera scientifique et géométrique. Et en effet, on suit l'histoire d'un carré qui découvre la troisième dimension. Cela m'a tout de suite plu, malgré certaines idées peu appréciables un peu trop mises en avant.


On suit donc un carré sans nom, car les personnages n'ont pas de noms, seul leur forme indique leur rang social. Tout la première partie est une description faite par ce carré de son monde en deux dimensions, Flatland, tant sur l'aspect physique que moral, l'organisation du village et de la société, les mœurs, la politique, l'histoire, tout ce qui fait un pays. Tout est présenté sous forme d'exposé très carré. Le monde présenté est cohérent, et j'ai trouvé ça vraiment intéressant de découvrir une société dans un monde en deux dimensions. Ensuite viens la seconde partie, ou le narrateur fait la découverte de Lineland, monde en une dimension, qu'il voit en rêve. Puis arrive une sphère, qui annonce l'existence de Spaceland, le monde en trois dimensions. Le carré n'y croit pas jusqu'à qu'il y soit obligé, puis vient le moment où il essayera de convaincre les autres habitants de Flatland de l'existence de la troisième dimension. Là aussi, les explications sont, bien qu'avec plus de sentiments que lors de la première partie, claires et précises.
Toute cette allégorie du carré qui se trouve face à des gens qui ignore sa dimension et qui ne veulent pas y croire, et ensuite de lui-même qui découvre une autre dimension et qui ne veut pas y croire nous emmène a un constat : même si nous ne pouvons pas la voir ni la sentir, pourquoi une quatrième dimension n'existerait-elle pas ? Et il en est de même pour tout le reste : il existe des choses que l'on ne peut pas voir ni sentir et qui sont pourtant bien là. Ici, les érudits sont bornés à leur conception du monde et à ce qu'il voit. On le voit très bien par le fait que même après avoir découvert que des gens ne croyaient pas que la dimension dans laquelle ils vivent existe parce qu'ils ne la voyaient pas, le carré et aussi le cercle font exactement la même chose en refusant de croire à une dimension supérieur à la leur. Comme quoi même après avoir eu la preuve que quelque chose qu'on ne peut pas voir existe, on refait l'erreur de ne croire que ce que l'on voit. Ce livre est une vraie critique d'abord du refus des scientifiques d'une quatrième dimension au moment où il a écrit, mais aussi du monde scientifique où les plus intellectuels, persuadés de tout savoir, refuse ce qu'il n'arrive pas à concevoir.

Il y a cependant quelque chose qui m'a fortement agacé dans ce livre : la considération pour les plus mal placé dans la hiérarchie sociale et surtout, la forte misogynie de la société. Les femmes sont considérés comme inférieurs et idiotes parce qu'elles apportent plus d'importance aux sentiments, alors que les hommes n'en ont pas et ne jure que par l'intelligence. J'accepte le fait que, puisque Flatland est une société où les plus cultivé et insensible règne, les femmes étant sensibles ne soient pas bien vus : mais ici, c'est vraiment exagérée ! L'auteur nous rabâche souvent que les femmes sont bêtes, inutiles, hystériques et dangereuses. C'est agaçant de lire toute les 5 minutes que les femmes sont des sous-êtres, surtout quand on en est une soi-même.

L'écriture de l'auteur est très scientifique, l'histoire est comme un rapport que le carré fait après ce qu'il a vécu. Cela rend le texte assez clair, mais il faut toutefois un peu de concentration pour bien suivre. Les chapitres sont courts, ce qui permet de que la lecture ne soit pas trop lourde. Les noms des chapitres de la première partie sont un thème sur Flatland, comme "Du Climat et des Maisons de Flatland" ou "Comment nous nous reconnaissons les Uns le Autres". Pour la deuxième partie, les noms de chapitre sont des questions par rapport à ses nouvelles découvertes.

Dernier point, la préface et la postface sont intéressantes si l'on veut un peu plus sur les réactions qu'ont suscité le livre ainsi que des informations sur l'avancé de l'idée de la quatrième dimension dans le monde scientifique.


En bref :
+ des chapitres organisés et courts, la description de Flatland est intéressante et cohérente, les découvertes de différentes dimensions, la critique du monde scientifique, une lecture scientifique.
- l'aspect très misogyne, une lecture plus scientifique que littéraire.
7.5/10

mercredi 31 juillet 2013

Autre-Monde T.1 : L'alliance des Trois - Maxime Chattam


456 pages

Résumé :
Personne ne l'a vue venir. La Grande Tempête : un ouragan de vent et de neige qui plonge le pays dans l'obscurité et l'effroi.
D'étranges éclairs bleus rampent le long des immeubles, à la recherche de leurs proies, qu’ils tuent ou transforment... Après leur passage, Matt et Tobias se retrouvent sur une Terre ravagée, différente.
Désormais seuls, ils vont devoir s’organiser.
Pour comprendre.
Pour survivre...
à cet Autre-Monde.








Mon avis :
Maxime Chattam est un auteur qui a fait parler de lui, et j'ai donc été intrigué. Le résumé apocalyptique et la couverture d'Autre-Monde m'ont séduite, et décidé à découvrir cet auteur, je me suis donc lancé dans l'aventure. Je n'ai maintenant plus qu'à me procurer la suite, ainsi que d'autres oeuvres de Maxime Chattam.

 J'ai adoré le début de l'histoire. Nous ne commençons pas dans un monde post-apocalyptique cette fois, mais avant. On suit Matt, Tobias et Newton quelques temps avant la Grande Tempête, bien que des signes inquiétant laissent supposer que quelque chose change dans le monde. Et très vite vient la catastrophe qui va les bouleverser. Matt assiste alors à un évènement incompréhensible, contre lequel il est impuissant, qui change le monde, sa vie tranquille. Ces éclairs bleus qu'il avait cru apercevoir faire disparaitre des sans-abris sont tout à coup devenu immense, plus terrifiants et plus impitoyables. On se projette facilement à la place de Matt, impuissant et impressionné, on ressent sa peur, on se demande pourquoi tout ceci arrive, que faire. L'auteur nous plonge vraiment face à la Grande Tempête, et face au monde qu'elle a laissé. L'aventure de Matt et Tobias est très inintéressante. Ils ne savent pas exactement quoi faire, comment est le reste du monde, où ils doivent aller, qui sont leurs ennemis. Ce sont des enfants perdus, abattu par le changement du monde qu'il connaissait, leur solitude face à ce monde. J'ai beaucoup aimé toute cette première partie.
En revanche, j'ai beaucoup moins aimé la seconde partie. C'est beaucoup plus scientifique, on en apprend beaucoup sur le nouveau monde, ses bases sont posé. Moins d'actions et moins de mouvement. Certes on avance, mais on perd le côté aventure des deux héros. Mais des objectifs sont définis, et la fin du roman annonce une suite avec beaucoup plus d'actions et d'aventure qui me plaît.

En ce qui concerne les personnages, je ne peux pas dire que je me suis beaucoup attaché à l'un en particulier mais aucun ne m'énerve non plus. J'ai apprécié suivre Matt et Tobias, et par la suite j'ai bien aimé les nouveaux personnages, même si certains me paraissaient louches.
En revanche, le trio qui se forme entre Matt, Tobias et Ambre me rappelle fortement un trio de célèbres jeunes sorciers. Entre Matt le courageux qui a quelque chose de spécial et Ambre la fille cultivée, la comparaison est facile. Mais malgré tout on arrive à les prendre comme des personnages à part entière, donc ce n'est pas des plus gênant.

En bref :
+ une première partie très intéressante, on se sent comme le héros face à la catastrophe, des personnages pas désagréable, une aventure que l'on aime suivre, une suite qui s'annonce plaisante.
- le trio de héros qui rappelle un autre trio très connu, peu d'aventure dans la seconde partie.


Citations :
"Quand un problème vous semble insoluble, alors prenez de la hauteur. Ne regardez plus ce qui est petit, regardez l'ensemble, passez du micro au macro.
 Car si vous n'avez pas trouvé la solution de l'intérieur, vous la trouverez de l'extérieur !
"

"C'est quoi la différence ? Ah, oui, ta peau est de la couleur de la terre, la sienne de celle du sable. C'est avec du sable et de la terre qu'on fait les continents, qu'on fait la Terre, non ? Alors vous êtes faits pour vous mélanger. Il ne peut en naître que de bonnes choses."


8/10

jeudi 25 juillet 2013

Coraline - Neil Gaiman


155 pages

Résumé :
La famille de Coraline vient d'emménager dans une vieille maison loin de tout, avec pour seuls voisins deux anciennes actrices à la gloire fanée et monsieur bizarre qui élève des rats. Délaissée par ses parents accaparés par leur travail, la jeune fille, au fil de ses explorations, ne tarde pas à découvrir une porte mystérieuse. De l'autre côté l'attend un monde fantastique où tout est étrangement semblable, mais en mieux...












Mon avis :
Courte lecture entre deux romans plus conséquents, j'ai adoré Coraline. Conte pour enfant effrayant, il rappelle Alice au pays des merveilles en plus structuré et plus sombre.

Quand on commence cette histoire, on entre déjà dans un monde étrange. Coraline est une jeune enfant curieuse comme beaucoup qui vit avec ses parents et des voisins âgés, perdus dans leur monde. L'ambiance est déjà posée, entre deux anciennes actrices, un vieux monsieur persuadé d'avoir des souris savantes, un grand jardin déserté et des parents souvent occupés. A travers les yeux d'une enfant, le tout n'en devient que plus étrange et sujet à l'aventure. Jusqu'au jour où la jeune Coraline plonge dans le fantastique et se retrouve confronté à un autre monde, encore plus fantastique et inquiétant. Coraline va alors vivre une vraie aventure, où elle connaîtra la peur dans un monde qu'elle voulait parfait, un rêve qui devient cauchemar.
On se laisse très vite emmener avec Coraline dans son monde, à sa place. En effet, Coraline n'est pas la narratrice mais c'est comme si l'on racontait ses pensées, l'histoire se passe du point de vue d'une enfant, et met le lecteur au même niveau. On redevient un enfant le temps d'une histoire.
L'histoire se présente comme un conte pour enfant, mais il a de quoi donner des cauchemars au plus jeunes, et au moins jeunes aussi... On ressent un certain malaise dans ce monde loufoque et inquiétant.
Le tout est bien réussi, l'auteur arrive à nous transporter dans son monde merveilleux qui nous fait revenir en enfance et nous effraie. Un conte qui rappelle les films de Tim Burton, fantastique, sombre, mais envoutant.

Le personnage principal, Coraline, est une jeune fille avec un fort caractère, qui aime l'aventure et surtout, qui se sent seule. L'histoire étant de son point de vue, on comprend très bien ce qu'elle ressent.
La panoplie de personnage qui nous est présenter est faible, pourtant ils remplissent largement l'espace. Les extravagances des voisins sont sujets à fascination et questionnement, les personnages du nouveau monde qui intriguent d'abord et se dévoilent peu à peu. Cependant, ceux qui prennent le plus de place malgré eux sont les parents de Coraline.
Les parents de l'héroïne sont peu présents, mais c'est justement par leur absence qu'ils touchent leur fille. Elle aimerait qu'ils soient là, qu'ils s'amusent avec elle. C'est ainsi que tout au long de son aventure, qu'elle va vivre à cause de son désir de les voir, on en apprend beaucoup sur ses parents.

L'univers accrocheur est mené par un style d'écriture simple et fluide, comme si l'on racontait les pensées d'une enfant. Cela nous plonge complétement dans l'histoire, au côté de Coraline.
J'ai très envie de lire L'étrange vie de Nobody Owens qui est dans ma PAL !

En bref :
+ Un univers à la fois envoûtant et inquiétant, on se sent comme un enfant, une écriture qui nous transporte, se lit d'une traite.
- eu... on en veut plus ?

Citation :
"Il ne se trouvait pas particulièrement courageux d'être resté là à se faire piquer, continua-t-elle d'expliquer au chat. Ce n'était pas courageux parce qu'il n'avait pas eu peur. Il savait qu'il n'y avait rien d'autre à faire, voilà tout. En revanche, retourner chercher ses lunettes en sachant qu'il y avait des guêpes, ça, ça faisait peur. Ça, c'était courageux." p.60
9/10

jeudi 13 juin 2013

Le pingouin - Andreï Kourkov


272 pages

Résumé :
À Kiev, Victor tente péniblement de survivre. Journaliste au chômage, il a adopté Micha, un pingouin dépressif, rescapé du zoo. Lorsqu'un patron de presse propose à Victor de préparer des nécrologies de personnalités encore en vie, Victor saute sur l'occasion. mais voilà que ces personnes se mettent à disparaître à une vitesse alarmante... Crimes commandités par la mafia ou règlements de comptes politiques ?












Une toute petite chose avant de commencer à parler de ce livre : ce n'est pas trop demandé d'être cohérent dans sa traduction ?! Bon sang !  Micha le pingouin, il est mignon tout ça... et là, PAF, ça devient un manchot pour les explications scientifiques ! Oui Micha est bien un MANCHOT ! Alors non seulement cette manie de traduire presque systématiquement manchot en "pingouin" est agaçante au possible, mais alors qu'un seul animal devienne tour à tour un manchot ou un pingouin parce que "Le manchot" c'était moins cool comme nom, mais que pour rester dans le vrai scientifique il fallait quand même que ce soit un manchot, je dis NON !

Des pingouins                                                           Des manchots
      Ceux-ci ont des AILES                                                Ceux-ci ont des NAGEOIRES


Mon avis :
Malgré la désagréable surprise dont je viens de vous parler (qui la fout mal pour une fanatique des pingouins et des manchots quand même.), j'ai quand même apprécié ce roman. Il a tout de même quelque peu déçu mes attentes par son manque d'action, ce que le résumé laissait pourtant entrevoir.

Victor est un homme solitaire est désabusé. Il ne cherche pas vraiment la compagnie, ni la reconnaissance, ni rien. Juste de quoi vivre en fait. Et cette proposition de nécrologie va changer sa vie, y faire entrer des gens, de la vie, du mystère, de la peur aussi. Malheureusement, malgré cette trame de base qui aurait pu donner quelque chose de très intéressant, Victor ne change pas. Ainsi, il n'enquête pas vraiment. Il se pose des questions, mais ne va pas chercher à y répondre. Il se contentera d'essayer de les oublier. Le souci est que le lecteur aussi se pose des questions et aimerais des réponses ! On n'obtiendra pas grand-chose. Victor fini par comprendre certaines choses, mais personnellement, je n'ai pas trouvé ça clair du tout.
Le résumé parle de disparitions des personnes dont Victor fait les nécrologies. Pourtant, d'après ce que j'ai compris, la première victime n'avait pas fait l'objet d'une nécrologie mais était cité dans l'une d'elle. Les autres victimes ont eu des nécrologies, mais elles sont vraiment moindres par rapport au nombre qu'il en a fait. Du coup, j'ai mal compris le lien entre Victor et les morts... En fait, le côté policier est brouillon, on ne comprend pas grand-chose du début à la fin. J'ai fini ce livre en me posant toujours la même question qu'au début.
Malgré tout, j'ai quand même apprécié ma lecture. Victor n'est pas très actif certes, mais au fur et à mesure que des gens entre dans sa vie, il change. Et j'ai trouvé cela assez intéressant, leur quotidien. Parce que c'est cela, c'est un roman sur le quotidien d'un homme seul qui va se retrouver malgré lui embarqué dans une histoire qui le dépasse.

Victor n'a rien d'un personnage attachant. Il est mou, vide. Rien n'a l'air de l'intéresser, ni de lui faire envie. Pourtant, on finit par avoir de la sympathie pour lui. Mais je crois que la présence de Micha y est pour beaucoup. Bon, pour ma part, ça a beaucoup joué. Micha est un manchot dépressif qui dort debout derrière le sofa. Il est adorable, et la relation qu'il a avec Victor est très forte. Cette amitié entre ces deux grands malades est touchante.
À côté de ce duo de dépressif, nous avons l'ami policier, Micha, pas le manchot mais l'autre, Sonia la petite fille, Nina et le spécialiste des manchots. J'ai beaucoup aimé l'ami policier et le spécialiste des manchots. En revanche, pour Sonia et Nina, mon avis reste mitigé. Je les aime bien, mais en même temps j'ai l'impression qu'elles sont détachées de Victor et Micha. Et ce que Victor en pense à la fin est bien ce qu'on en ressent au final.


En bref :
+ Victor et Micha sont touchants, on a envie de les suivre. Le côté "tranche de vie" est intéressant.  Il y a un manchot (bonus personnel).  Les bases de l'histoire sont intéressantes...
- ... mais pas approfondit du tout. Le côté policier peu présent est incompréhensible. Le personnage principal n'est pas curieux, donc on n'apprend pas grand chose.

Citation :
"J'ai pas de chance avec les femmes. J'en ai eu marre, j'ai pris un pingouin et je me suis tout de suite senti mieux."

7.5/10

dimanche 9 juin 2013

Harry Potter et la chambre des secrets - J.K. Rowling



356 pages

Résumé :
Une rentrée fracassante en voiture volante, une étrange malédiction qui s'abat sur les élèves, cette deuxième année à l'école des sorciers ne s'annonce pas de tout repos ! Entre les cours de potion magique, les matches de Quidditch et les combats de mauvais sorts, Harry trouvera-t-il le temps de percer le mystère de la Chambre des Secrets ?

Avis sur le tome 1









Mon avis :
Que vous dire ? Mon avis n'est pas bien différent que celui du tome 1, peut-être un peu meilleur. Toujours autant de plaisir, même si ma lecture commune d'un tome par mois est totalement tombée à l'eau... (je devrais lire le tome 4 ce mois-ci. Hahem.)

J'ai trouvé le ton de ce tome moins enfantin que le premier, même si ça reste un livre jeunesse. Je l'ai préféré en partie pour ça. L'écriture est toujours aussi fluide, tellement que j'ai fini très rapidement ce tome avant même de m'en rendre compte. J'avais hâte de tourner les pages pour découvrir la suite, comme si je découvrais l'histoire pour la première fois.
L'univers est toujours aussi enchanteur. L'émerveillement de ce nouveau monde magique est certes passé, mais l'auteur à encore pleins de choses à nous faire découvrir toutes aussi étonnantes.
Cependant, comme pour le premier tome, j'ai trouvé les scènes d'actions et la fin trop courtes (sauf celle avec les ar... les monstres de la forêt. Contente qu'elle se finisse vite celle-ci !). J'ai l'impression que tout est plus facile que dans le film. Cependant, il est vrai que ce tome est plus énergique que le précédent, j'espère donc que la suite continue dans cette voie !

Les personnages nous sont toujours aussi sympathiques, mais cette fois j'ai eu l'impression que les héros avaient un peu trop grandie. On ne ressent beaucoup moins le fait que ce soit des enfants comme dans le tome 1. Tout à l'air facile, ils n'ont plus vraiment peur. C'est un peu dommage, car c'est un peu moins réaliste. Malgré tout, il n'y a pas eu de grand changement, on retrouve bien les personnages.


En bref :
+ Un univers toujours aussi riche, facile à lire, un ton moins enfantin, une bonne suite.
- Toujours des actions un peu rapides, personnages qui se comportent moins comme des enfants, une certaine facilité des héros à s'en sortir.

7.5/10

vendredi 31 mai 2013

J'irai cracher sur vos tombes - Boris Vian


220 pages

Résumé :
Lee Anderson, vingt-six ans, a quitté sa ville natale pour échouer à Buckton où il devient gérant de librairie. Il sympathise dans un bar avec quelques jeunes du coin. Grand, bien bâti, payant volontiers à boire, Lee, qui sait aussi chanter le blues en s'accompagnant à la guitare, réussit à séduire la plupart des adolescentes. Un jour il rencontre Dexter, le rejeton d'une riche famille qui l'invite à une soirée et lui présente les soeurs Asquith, Jean et Lou (17 et 15 ans), deux jeunes bourgeoises avec "une ligne à réveiller un membre du Congrès". Lee décide de les faire boire pour mieux les séduire... et poursuivre son sinistre dessein.
Récit d'une vengeance, dénonciation du racisme et de l'intolérance, ce best-seller fut jugé à l'époque immoral et pornographique, ce qui amena son interdiction en 1949 et la condamnation de son auteur pour outrage aux bonnes moeurs.







Mon avis :
J'irai cracher sur vos tombes est un roman que j'ai lu assez rapidement. J'avais entendu parler d'une violence inouï, d'un roman choquant, sans savoir vraiment à quoi m'attendre. Du coup, je n'ai pas été déçue, même si je n'ai pas été totalement charmé non plus.

L'histoire est du point de vue d'un homme dont on ne sait rien et dont on va découvrir l'histoire peu à peu, disséminée par des sous-entendus le long du roman. Lee Anderson est un homme banal, qui vit dans un monde de débauche constante et de violence. C'est en ça que ce livre est choquant je crois, parce toute cette débauche et violence de la société est décrite comme normale. Lee couche avec plusieurs filles çà et là, il a toujours sa fiole d'alcool, il traine avec les jeunes en ne faisant pas grand-chose, il jour de la guitare, bref, une jeunesse de ces années normale, du moins traitée comme normale. De même, les évènements et pensées plus violente sont racontés de manière assez neutre, ce qui apporte une dimension encore plus horrible et dérangeante à ceux-ci. C'est tout ce côté "Oui, la violence et la décadence sont là, c'est normale." qui rend cette histoire choquante.
J'ai eu quand même du mal, parce que bien que l'envie de vengeance du personnage principal soit présente dès le début, il ne se passe pas grand-chose. Il tient une librairie, il essai d'avoir et réussi à avoir des filles, une vie assez monotone en somme, pendant laquelle le lecteur ne sait pas où tout cela va mener, car la révélation du "pourquoi une vengeance ?" arrive tardivement.
Cependant, cela se lit facilement, malgré le côté choquant l'histoire est fluide, et les chapitres sont courts. D'ailleurs, je ne saurais me décider sur la longueur : j'ai eu quand même une impression de rapidité à la fin, tout s'enchaine vite, mais si cela c'était plus étendu, l'effet brutal et violent de la fin aurait surement était moins bien rendu.

En ce qui concerne les personnages, j'ai été assez peu touché. Je n'en ai pas vraiment apprécié un. J'en ai détesté ça en revanche oui. Même Lee Anderson, c'est quelqu'un que je n'aurai pas envie de côtoyer. C'est un homme cynique, désabusé, pleins de défauts. Mais c'est aussi ce qui le rend humain, bien humain, rien d'héroïque et rien de plus horrible que les autres. Il n'est pas idiot, mais n'a plus d'espoirs en rien et est aveuglé par sa vengeance. Pourtant, il est touchant. On a envie qu'il s'en sorte, ou du moins qu'il se venge.


En bref :
+ Choquant, l'histoire est violente par sa manière d'être raconté, du suspense jusqu'au bout, un héros vraiment humain.
- Il ne se passe pas grand chose avant la fin.


Citations :
"Les livres sont très chers, et tout cela y est pour quelque chose; c'est bien la preuve que les gens se soucient peu d'acheter de la bonne littérature; ils veulent avoir lu le livre recommandé par leur club, celui dont on parle, et ils se moquent bien de ce qu'il y a dedans."

"Moi, j'allais à l'office du dimanche comme Hansen, mais je crois qu'on ne peut pas rester lucide et croire en Dieu, et il fallait que je sois lucide."

"Il était trop honnête, Tom, c'est ce qui le perdait. Il croyait qu'en faisant le bien, on récoltait le bien, or, quand ça arrive, ce n'est qu'un hasard. Il n'y a qu'une chose qui compte, c'est de se venger et se venger de la manière la plus complète qui soit." p. 88
7/10

mardi 21 mai 2013

La joueuse de Go - Shan Sa


326 pages

Résumé :
Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. Le bonheur est un combat d'encerclement. Sur le damier, elle bat tous ses prétendants. Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste. Ils s'affrontent, ils s'aiment, sans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur, qui tue, pille, torture.









Mon avis :
La joueuse de go est un roman a deux voix : on a d'une part une jeune lycéenne mandchoue et de l'autre un jeune officier japonais. C'est leur histoire que l'on suit, sans taboue et pourtant si poétique, jusqu'à leur rencontre et le final.

J'ai beaucoup apprécié l'histoire des deux protagonistes. Plusieurs sujets sont abordés, comme la guerre, l'honneur, la femme, la perte, l'amour, le sexe, tous sans taboue. Les descriptions ne cachent rien, sans pour autant être crues. Tout est emmené de manière poétique, bien que le récit soit dur. On ressent la dureté de ce qui se passe sans tomber dans le dramatique. Les chapitres sont courts, et l'écriture est fluide, on se laisse facilement emporter.
Cependant, j'ai été un peu déçue. Je m'attendais à une histoire d'amour comme dis dans le résumé, mais la rencontre entre les deux protagonistes est tardive, et on ne ressent pas vraiment d'amour, même pas une complicité. Seul un sentiment de confiance, une attirance est présente entre les deux, mais pas vraiment ce qu'on appellerait une romance. C'est certes tout de même une jolie relation qui s'installe entre la jeune mandchoue et le jeune officier, mais il ne faut pas s'attendre à quelque chose de très profond entre eux.
Le tout manque de profondeurs des personnages, des sentiments, surtout du côté de la jeune mandchoue. On sent qu'ils ressentent des choses fortes, mais la façon de raconter les atténue.
Cependant, ce manque de sentiments forts accentue la dureté du récit.
J'ai aussi beaucoup apprécié la fin, que j'ai trouvé très belle et cruelle.

Je ne dirais pas que les personnages sont attachants, dans le sens où j'ai eu l'impression qu'ils représentaient plus un genre de personne plutôt qu'un être unique. Mais ils sont intéressants à suivre.
Le jeune officier est celui qui m'a parut le plus "humain". C'est un banal soldat, qui a les sentiments que tout jeune soldat devait avoir à cet époque. Mais c'est ce côté banal qui rend ses sentiments si humain.
La jeune mandchoue quant à elle paraît, malgré sa jeunesse, déjà désabusée. Elle a quelques espoirs, mais il ne sont pas exprimé avec force. Ce manque de force de sentiment traduit cependant bien la désillusion, la résignation de cette jeune femme parmi tant d'autres.


En bref :
+ La plume de l'auteur, poétique et dure à la fois, une belle fin, des personnages vrais.
- L'histoire d'amour annoncée n'est pas vraiment présente, des sentiments atténués par la façon de les raconter.


Citations :
"Les femmes de joie ont la fraicheur furtive, semblable à la rosée du matin. Désabusées, elles sont les âmes sœurs des militaires. La fadeur de leur sentiment rassure nos cœurs fragiles. Issues de la misère, elles ont l’angoisse du bonheur. Damnées, elles n’osent songer à l’éternité. Elles s’attachent à nous comme des naufragés aux bois flottants. Il y a dans nos étreintes une pureté religieuse." p.87

"Le go oppose les êtres autour d'un damier mais leur donne dans la vie une confiance réciproque." p.144

"Entre la mort et la lâcheté, choisis sans hésiter la mort." p.166

"La passion des hommes tarit plus vite que la beauté des femmes." p.168

8/10

dimanche 19 mai 2013

Serial Experiments Lain par Abe Yoshitoshi


13 épisodes de 25min.

Résumé :
Jeune lycéenne renfermée et taciturne, Lain est confrontée au suicide inexpliqué d'une de ses camarades de classe. Peu de temps après, toute la classe reçoit un e-mail provenant de la disparue. Celle-ci lui annonce qu'elle est vivante dans le Wired (le Net du futur). Alors, Lain part s'y aventurer à la recherche de réponses aux phénomènes étranges qui se produisent autour d'elle.

"And you don't seem to understand..."
Mon avis :
Comment vous parlez de Serial Experiments Lain ? J'ai été intrigué et me suis procurée cet anime parce qu'une amie semblait l'apprécier et surtout parce que le coffret collector sur lequel je suis tombée par hasard à bas prix est vraiment original. Et le contenu et tout aussi original que le contenant.

Serial Experiments Lain, c'est une histoire de suicides, de lien entre réel-virtuel, et d'une jeune fille qui ne sait pas ce qu'elle fait au milieu de tout ça. On suit alors Lain, qui, pour comprendre le suicide de sa camarade, va s'aventurer de plus en plus dans le Wired, monde virtuel qu'est Internet. On la suit, mais sans vraiment la suivre. On voit ce qu'elle fait, mais sans réelles explications, ce qui donne souvent l'impression d'un personnage principal finalement très éloigné du spectateur. Et cela renforce l'incompréhension totale dans laquelle on plonge. Les premiers épisodes se passent sans qu'on n'y comprenne grand-chose, ni les faits, ni le but. Et puis, petit à petit, des éléments nous viennent en aide. On est dans cette ambiance de mystère, presque de peur aussi à voir des gens mourir, Lain changer sans la comprendre, la puissance du Wired sur le réel, ne plus distinguer le vrai du faux. C'est une ambiance vraiment bien faite, on est transporté dans cet univers cyber-punk aussi incompréhensible que fascinant. Et même si on ne comprend pas, quelque chose nous touche, ce parallèle entre le Wired et notre Net ne nous échappe pas. Et on arrive à un final où tout se révèle et se termine, mais voilà : on se pose encore quelques questions. Alors soit on regarde l'anime encore une fois, afin de comprendre ce qui prend tout à coup du sens, soit l'on demande à google de nous donner des sites de fans afin d'y voir plus clair, et s'éviter un nouveau mal de tête. J'ai d'ailleurs trouvé cette explication, épisode par épisode, que j'ai trouvé très bien :
Une édition collector vraiment bien faite. (la photo n'est pas de moi)

Ce scénario assez décousu, complexe, en rebutera plus d'un lors des premiers épisodes. Et j'aurais peut-être abandonné aussi si je n'avais pas acheté le coffret l'ambiance ne m'avait pas autant accrochée. Les graphismes sont vieux (l'anime date de 1998) mais je les aime beaucoup. Les tons de noir/violet et noir/rouge, les couleurs, cette scène commençant chaque épisode, cette voix horrible avant chaque début d'épisode "Present day, present time.", ce silence duquel se détache le bruit des touches du clavier... c'est particulier, mais efficace. Et cet éloignement avec l'héroïne, qui est comme happé par le Wired, renforce cette ambiance.

 
Les personnages sont pour la plupart mystérieux. Ils ont leurs convictions, mais on ne comprend pas de quoi ils parlent. C'est ce qui les rendra pourtant intéressant, autant aux yeux de Lain que du spectateur.
En revanche, les camarades de lycée de Lain, ses 3 amies et particulièrement Alice, sont des personnes que l'on peut qualifier de normales. Et c'est pour cela qu'au final, on s'attache autant à Alice qu'à Lain. Cette proximité du spectateur avec Alice est d'ailleurs mise en avant tout au long de l'anime, où elle ne comprend pas Lain, pour arriver à voir le final de son point de vue avant de retourner à Lain pour l'épilogue. Si Lain est le protagoniste principal, finalement, le spectateur va se sentir à la place d'Alice.
"Si personne ne se souvient de ce qui s'est passé, alors cela ne s'est jamais passé."

En bref :
Un anime dans un univers cyberpunk avec une ambiance inquiétante et mystérieuse, qui paraîtra incompréhensible mais qui est fascinant, et dont on se souvient.

8/10

samedi 18 mai 2013

Sobibor - Jean Molla


189 pages

Résumé :
"Je l'ai fait pour qu'on m'arrête.", répond Emma après avoir volé des biscuits dans un supermarché. Que se cache-t-il derrière ses mots, sa maigreur extrême, sa beauté douloureuse ? Quelle est l'origine de son anorexie : l'indifférence de ses parents, le silence, les mensonges savamment entretenus? Emma veut savoir. Emma veut comprendre. La découverte d'un vieux cahier fera bientôt surgir du passé d'épouvantables secrets.












Mon avis :
On m'avait présenté Sobibor comme un livre choquant, du moins fort. Je dois reconnaître que c'est le cas, du moins pour ce qu'on apprend sur le passé de la famille.

Lorsqu'on ouvre ce roman, on découvre Emma, jeune fille mal dans sa peau, anorexique. S'en suit une succession d'évènements dans le même ton, dont je ne me souviens que peu... Jusqu'au jour où, après la mort de sa grand-mère, Emma trouve dans ses affaires un carnet... celui de Jacques Desroches. Jacques est un français, collaborateur qui sera envoyé pour travailler à Sobibor, camp d'extermination nazi. Le récit alterne entre le mal-être d'Emma et les passages du journal qu'elle lit. Et je dois avouer que juste avant les révélations de la fin, j'ai bien eu du mal à comprendre le rapport entre l'histoire d'Emma et le journal. Ça me semblait n'être que l'histoire banale du mal-être d'une jeune fille qui plonge dans l'anorexie... certes, c'est un sujet difficile, mais j'ai eu du mal à être touché par Emma... elle m'énervait plus qu'autre chose. Peut-être est-ce parce que son âge est proche du mien et que le fait qu'elle ne cherche pas à s'en sortir m'énervait ? En tout cas, j'ai surtout pensé que c'était une histoire prétexte à trouver le carnet et que son mal-être était là pour rendre le tout plus dramatique... Mais la fin fait des liens, et c'est intéressant.
L'histoire de Jacques Descroches quant à elle est bien la partie qui m'aura le plus interpellé. On y voit comment un homme, qui n'a rien d'un assassin peut devenir un monstre pour suivre son idéal sans même s'en rendre compte, en ne voulant pas voir ce qu'il fait réellement et par vanité d'être supérieur en accomplissant sa mission. La phrase qui m'aura le plus marqué est la deuxième citation de cet article : on ressent toute l'hypocrisie, à quel point les gens peuvent se mentir pour être fier d'atteindre leur objectif. Les chiffres donnés au cours du récit sont tellement affolant que je crois que je n'en ai même pas mesuré la grandeur. J'ai repensé à La mort est mon métier de Robert Merle, comment des hommes normaux, sans désir de tuer se retrouve à exterminer des milliers de personnes sans s'en rendre compte eux-mêmes.
La fin relie donc les deux histoires, Emma et le journal. Ce face à face est dramatique et libérateur. J'ai aimé la fin, même si on ne peut avoir un "happy end" en sortant de cette histoire.

Au final, ce livre touche, et apporte une approche simple sur ce thème que sont les collaborateurs du régime nazis sans avoir à se plonger dans un long livre d'histoire ou de témoignages de guerre. C'est un bon moyen de faire découvrir cette facette de l'histoire.

En bref :
+ Le journal, le choquant de l'histoire, les liens entre Emma et le journal, le face à face final, l'écriture fluide, facilité d'accès à une facette de l'histoire.
- L'histoire d'Emma, le personnage d'Emma.


Citations :
"Qu'est-ce qu'il me voulait, ce type ? Je ne suis pas intéressante. Je suis mal dans ma peau. Je suis moche. Je n'ai rien à donner J'ai tout foiré : Julien, le lycée. Ma mort." p.14

"Ce n'est pas tant la mort de cette femme qui m'a gêné que la "manière" de Wagner. Je ne puis souffrir ces comportements qui déshonorent un être civilisé. Les nazis se sont donné une mission, ils se doivent de la mener à bien avec décence." p.100

5/10